KIEV, 12 décembre (Xinhua) -- Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré jeudi que les Etats-Unis avaient proposé la création d'une "zone économique libre" dans certaines parties de la région orientale du Donbass, zone dont l'Ukraine se retirerait dans le cadre d'une paix négociée avec la Russie.
Le côté russe appelle cela une "zone démilitarisée", a indiqué M. Zelensky aux médias à Kiev, ajoutant que le compromis est que le côté russe n'avancera pas dans cette zone.
Bien que cela puisse briser l'impasse diplomatique, de sérieuses questions subsistent quant à la gestion du territoire et à la manière d'assurer des retraits de troupes équitables et réciproques, a ajouté M. Zelensky, cité par un reportage de CNN.
"Si une partie se retire, comme on le demande aux Ukrainiens, pourquoi l'autre partie belligérante ne se retirerait-elle pas d'autant dans l'autre direction ?" a demandé M. Zelensky, suggérant que la Russie devrait également se retirer des territoires qu'elle occupe actuellement.
Il s'est également interrogé sur qui assurerait la surveillance de la "zone économique libre". "Si certaines troupes doivent partir et que d'autres restent où elles sont, qu'est-ce qui empêchera exactement ces autres troupes, c'est-à-dire les troupes russes, d'aller plus loin?" a-t-il précisé.
M. Zelensky a confirmé que le plan proposé prévoit un retrait réciproque des forces russes des régions de Soumy, Kharkiv et Dnipropetrovsk. Pour les régions ukrainiennes méridionales de Zaporijjia et de Kherson, un gel le long de la ligne de front actuelle est prévu, a-t-il annoncé.
Il a en outre réitéré jeudi que toute solution territoriale pour mettre fin au conflit doit être décidée par le peuple ukrainien, soit par des élections, soit par un référendum.
"Les Russes veulent tout le Donbass, mais nous, bien sûr, n'acceptons pas cela", a-t-il mentionné. "Je crois que le peuple ukrainien répondra à cette question. Que ce soit sous forme d'élections ou de référendum, le peuple ukrainien doit avoir son mot à dire."
Plus tôt dans la journée, M. Zelensky a tenu une visioconférence avec le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth, l'envoyé spécial Steve Witkoff et le gendre du président américain Donald Trump, Jared Kushner. Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, était aussi connecté.
Selon le président ukrainien, son équipe a tenu des pourparlers avec la partie américaine sur les garanties de sécurité. "Les garanties de sécurité sont parmi les éléments les plus importants pour toutes les étapes ultérieures", a-t-il déclaré dans un communiqué.
Il doit y avoir des réponses concrètes sur ce que les partenaires feront si la Russie attaque à nouveau l'Ukraine, a-t-il ajouté.
L'Ukraine a remis aux Etats-Unis un plan de paix révisé en 20 points, sur lequel les dirigeants ukrainiens, américains et européens travaillent depuis plusieurs semaines, a rapporté jeudi ABC News, citant un responsable ukrainien proche des pourparlers de paix.
Le plan révisé contient de nouvelles idées concernant les territoires et le contrôle de la centrale nucléaire de Zaporijjia, selon ABC News, citant le responsable.
Entre-temps, M. Trump, qui fait pression sur M. Zelensky pour qu'il accepte un plan américain, a rapidement exprimé son impatience à l'égard de Kiev et de ses alliés européens en France, au Royaume-Uni et en Allemagne.
M. Trump a annoncé mercredi que lui et les dirigeants européens avaient discuté "en des termes assez fermes" des propositions pour mettre fin à la crise ukrainienne, ajoutant que M. Zelensky "doit être réaliste" quant à la position de son pays sur le plan de paix. Fin
